Fuck America
- Edgar Hilsenrath
- Laurent Maindon
- Ghyslain Del Pino, Christophe Gravouil, Laurence Huby, Yann Josso, Nicolas Sansier
LA PIÈCE
New York 53. Jakob Bronsky, fraichement débarqué d’Europe après avoir survécu aux déportations, est un exilé en quête de résilience. Mais l’Amérique fantasmée n’est pas à sa portée, il n’adhère pas au rêve américain. Alors c’est par l’écriture de son roman sur la Shoah qu’il tente de guérir. Il décrit avec humour et légèreté sa condition de migrant, errant entre les jobs minables, les putes, les plans pour tromper la faim et écrire son futur best-seller : Le Branleur.
LA presse
« Sans complaisance, avec un humour noir. Et c’est cela qui décape, détonne contre tout « politiquement correct » de circonstance. »
− Fabienne Pascaud, Télérama
« L’adaptation est construite sur la structure du double. L’homme qui parle se présente comme un certain Bronsky mais il n’est peut-être pas Bronsky. On ne sait jamais si c’est un autre ou bien lui-même, sans savoir non plus qui a raté sa vie et qui l’a réussie. Laurent Maindon a su développer son spectacle sur cette ambiguïté et donner une fascinante continuité variée à la succession des scènes. Nicolas Sansier interprète ce Jacob Bronsky avec une belle épaisseur. L’interprétation de ses partenaires, Ghyslain del Pino, Christophe Gravouil, Laurence Huby, Yann Josso, a également une réelle puissance romanesque. Les ambiances sont toutes cuisinées avec soin. Les mots ont de la couleur, de l’impudeur et de la pudeur. C’est remarquable. »
− La Dispute d’Arnaud Laporte, France culture
«Hilsenrath appuie là où ça fait mal, et ici la provocation le dispute au rire noir, comme dans son réjouissant «Le Nazi et le Barbier ». Adapté et mis en scène par Laurent Maindon (plateau nu, usage de la vidéo bien dosé, cinq comédiens multitâches), le texte interroge, avec un humour cruel qui ressemble à la politesse du désespoir, la migration et l’exil, il résonne bien étrangement aujourd’hui.»
– ELLE
« Regard à la fois drôle, grave et lucide très bien servi par les 5 excellents comédiens de la compagnie du théâtre du Rictus. Un beau travail quasi-psychiatrique autour des thèmes des traumatismes liés à la migration, à l’exil, à la survivance… et à l’écriture, comme un refuge en soi. »
− Patrice Elle Dit Cosaque, France Ô
« Laurent Maindon porte à la scène le sulfureux roman d’Edgar Hilsenrath. Intelligente adaptation, belle inventivité scénique, comédiens inspirés et protéiformes : un excellent spectacle ! »
− Catherine Robert, La Terrasse
« Dans Fuck America, on ne tourne pas autour du pot : renaître à la vie est difficile, dans un pays où il faut s’approprier bien des codes plus ou moins absurdes. Mais le ton est également très drôle. Nous allons rire. Beaucoup. Les deux Bronski (oui, il y en a deux : celui qui est sur scène, et son double qui se regarde, sorte de conscience qui « s’auto-analyse »), ces deux-là vont nous tirer bien des sourires ! Laurent Maindon, le metteur en scène, a choisi le plateau nu. Et il a bien fait. Le texte est suffisamment fort, les personnages sont tellement bien construits, typés, pour s’affranchir de tout décor superflu. Nicolas Sansier est le Jakob Bronski qui se raconte. Il sera tour à tour truculent, émouvant, gouailleur, combattif, désespéré. Il alternera les moments pudiques et impudiques. Sa très large palette lui permet de camper ce personnage haut en couleurs, à la fois fort en gueule et timide. Le comédien donne sans compter, il est véritablement ce juif exilé, déraciné. L’autre Bronski est joué par Christophe Gravouil, dans une partition plus « stricte », plus réservée. Le duo fonctionne à la perfection. Tous les autres rôles sont interprétés de façon tout à fait convaincante par Ghyslain del Pino, Yann Josso (leur duo de loufiats pincés est jubilatoire), et Laurence Huby, elle aussi remarquable, notamment en misérable prostituée. On l’aura compris, ce théâtre est de ceux qui interrogent finement et sans concession notre monde, un théâtre qui nous donne à réfléchir, notamment en remettant dans le contexte actuel un problème – hélas – universel : oui, des hommes et leur famille fuient, et parfois, souvent, au prix de tous les dangers. Avec, comme un bonus, une phrase qui résonne terriblement à nos oreilles : « Dans ce pays, un intellectuel ne peut pas devenir président ! ». Vous avez dit « actualité » ? »
− Yves Poey, De la Cour au Jardin
« Laurent Maindon nous restitue tout l’esprit de Edgar Hilsenrath tandis que les magnifiques encarts vidéo en rappelant les dessins soutient le geste.
Le rythme est enlevé. Le plateau est investi, le public saisi. La joie se diffuse dans la salle de la Manufacture. Laurence Huby est une Jacqueline Maillan moderne. Yann Josso et Ghyslain del Pino sont truculents, leur densité de jeu garantit la pièce. Nicolas Sansier réussit le pari d’affronter avec brio le célèbre Bronsky. Le plaisir du public ne connaît aucune respiration. On rit beaucoup à aimer ce Bronsky.
Christophe Gravouil assure avec talent le personnage de l’auteur. Il est le narrateur hors plateau. Par ce dispositif, la pièce échappe à la forme héritée du roman d’une succession d’anecdotes. L’épisodage du texte de Hilsenrath se transforme là en une pièce continue et non en une succession de sketches. Par cette figure de style, Maindon organise également un décalage de deux modes de récits, de deux temporalités. Il donne à sa pièce une épaisseur remarquable.
Une pièce remarquable à ne pas rater avant de lire ou de relire l’oeuvre de Hilsenrath. »
− David Rofé-Sarfati, toutelaculture.com
« Est-ce le texte lui-même, l’interprétation de Nicolas Sansier, la mise en scène qui fait la part belle – et c’est heureux – à l’humour… ce parcours chaotique de petits boulots en baises sordides rappelle un peu l’univers littéraire de Steinbeck. Ou encore le cinéma de Scorcese. Par le truchement d’une scénographie minimaliste focalisant l’attention sur la causticité du texte et le jeu inspiré des acteurs, le spectateur un rien voyeur, s’immisce au plus près du protagoniste.
On déflore peu à peu son intimité, ses craintes et surtout son irrépressible besoin d’écrire. Pour exhorter la souffrance, certainement. Mais aussi parce l’écriture a sans doute toujours été nichée en son sein, plus forte encore que ce qu’il a vécu et pour lequel Bronsky montre d’ailleurs un certain détachement ; feint ou salvateur, nous le découvrirons peut-être. »
− IT ART BAG.com
« La mise en scène bien rythmée restitue parfaitement l’alliance subtile entre gravité et burlesque qui définit la facture de ce texte. […] Les situations qu’évoque Jakob sont loufoques, l’humour grinçant, les dialogues désopilants, cinglants, déjantés, la langue parfois crue. »
– Arts-chipels.fr
« La compagnie du Théâtre du Rictus nous entraîne dans l’univers cynique et provocateur d’Hilsenrath en adaptant ce roman à consonance autobiographique. Il y a quelque chose dans ce spectacle qui n’est pas sans rappeler l’univers de Woody Allen, en plus irrévérencieux encore. Et l’on se laisse entraîner dans les bas-fonds du New-York des années 50, là où la vie a un goût âcre et où pourtant chacun continue de conserver sa part d’espoir. L’on croise ainsi une galerie de personnages hauts en couleurs et attachants qui font contrepoids à ce anti-héros désabusé. Une expérience théâtrale hors des sentiers battus qui vaut la peine d’être vécue. »
– Plume Chocolat
« Le titre, Fuck America, donne le ton : ce ne sera pas du politiquement correct, du bien-élevé, du théâtre au langage châtié. […] Les ambiances sont toutes cuisinées avec soin. Les mots ont de la couleur, de l’impudeur et de la pudeur. C’est remarquable. »
− Gilles Costaz, Webtheatre
« Avec le théâtre et la vidéo, Laurent Maindon transpose dans notre époque la pertinence d’une œuvre truculente, crue, implacable. Fuck America décape!»
− Cordeau Clémence, Maville Angers
Le metteur en scène
Laurent Maindon est venu au théâtre tardivement. À trente ans, il monte le collectif Studio Douze avec 12 autres comédiens, puis, le Théâtre du Rictus avec Yann Josso en 1996. Passionné des écritures contemporaines, il explore le répertoire international et français au cours d’une vingtaine de créations (Levey, Pellier, Beckett, Bond, Müller, Forgach, Llamas, Spiro…).
Il est par ailleurs membre du Comité de lecture d’Eurodram et fut membre du jury du Prix d’écriture théâtral de Guérande pendant douze ans. Il a codirigé le projet européen Quartet-Vision of Europe de 2005 à 2010. En tant que metteur en scène, Laurent Maindon est adepte d’un théâtre qui fait la part belle au jeu et au texte, il considère le théâtre comme un vecteur de communication avec le public sur des grands sujets de société (harcèlement au travail, exercice du pouvoir, exil, la quête du sens…). Auteur lui-même, il a publié une dizaine de recueils de poésie, cinq nouvelles et termine actuellement un roman.
Les acteurs
Ghyslain Del Pino
Après le Conservatoire de Nantes, il poursuit sa formation au Conservatoire supérieur de Liège, dont il sort major de sa promotion. Il revient en France pour travailler avec le Théâtre du Rictus (Vitellius d’A. Forgách) , puis fait des allers-retours entre la France et la Belgique, où il joue au Théâtre National de Bruxelles sous la direction de Jean-François Noville, puis sous celle de Herbert Roland. Il travaille à Nantes avec Georges Richardeau. Après quoi, il collabore de nouveau avec Laurent Maindon sur la trilogie « Asphalt Jungle » de Sylvain Levey, et sur deux autres spectacles. Il est également Tartuffe chez Molière, et président chez Lordon, avec Monique Hervoüet. Lors de Master class, il rencontre Paul Derveaux, Chloé Dabert, Julie Delliquet ou Pippo Delbono. Parallèlement, il poursuit une carrière de chanteur.
Christophe Gravouil
Après avoir fréquenté le Conservatoire d’Angers, s’exile dans celui de Besançon, avant de revenir en région Pays-de-la-Loire où il co-dirige la compagnie Addition Théâtre. Il y sera tour à tour comédien, dramaturge et metteur en scène. Il interprète des auteurs comme De Pontcharra, Paradivino, Scimone, Raimbaud… Il a été artiste associé au Théâtre de Bourgogne. Récemment il a beaucoup collaboré avec Laurent Maindon, Annabelle Sergent, Solenn Jarniou, Frédéric Bélier Garcia. Il est compagnon de route du Rictus depuis 2008.
Laurence Huby
Elle se rêvait comédienne depuis toute petite, fascinée par Jacqueline Maillan. Après le Conservatoire et le Studio Théâtre, elle a joué, chanté et dansé. Elle n’a cessé de travailler avec Laurent Maindon (Levey, Feydeau, Müller, Rilke, Beckett, Spiró), Virginie Fouchault (Melquiot, Shakespeare, Schimmelpfennig), Christophe Rouxel (Büchner, Koltès, Ben Kemoun), Jean Louis Raynaud (Picq, Deronzier), Monique Hervouët, Michel Liard, Yvon Lapous…
Yann Josso
Il a débuté sa carrière de comédien, un prix d’excellence du Conservatoire de Nantes en poche, il crée dans les années 80 plusieurs one man show, puis revient au théâtre contemporain en créant au Théâtre du Rictus qu’il fonde avec Laurent Maindon. Il interprète ainsi des rôles dans les pièces de Beckett, Forgách, Feydeau, Levey…
Il travaille également sous la direction de G. Richardeau, C Rouxel, L. Auffret , P.Severin, E. Sanka.
En parallèle, il tourne dans plusieurs séries et téléfilms aux côtés de Pierre Arditi, Michel Vuillermoz, olivier Marchal…
Nicolas Sansier
Après un parcours de formation théâtrale entamé en Irlande, il continue sa formation au Conservatoire de Nantes, puis au Studio Théâtre. Il joue et chante sur scène et enchaine par la suite de nombreuses créations avec J.L. Annaix, Hervé Lelardoux, Bernard Lotti, Christophe Rouxel, Yvon Lapous, Marilyn Leray, François Parmentier, Pierre Sarzacq, Yvan De Hollander, Patrice Boutin,Guillaume Bariou, Laurent Maindon, Cedric Gourmelon…
Il fut durant 4 ans le double de Pierrick Sorin dans le spectacle « 22h13 » produit par le théâtre du rond point et le théâtre national de Toulouse.
Il collabore durablement avec le Théâtre du Rictus depuis 2005.