Pour un oui ou pour un non
- Nathalie Sarraute
- Tristan Le Doze
- Bernard Bollet, Gabriel Le Doze, Anne Plumet, Remy Jouvin
La pièce :
Dans une action concentrée où tout ce qui compte est ce qui n’est pas dit, deux hommes s’affrontent, prennent à tour de rôle la position du dominant ou du dominé, deux amis se brouillent – peut-être – « pour un oui ou pour un non ».
Drôle, insolite, source d’une jubilation contagieuse, d’émotion jusqu’au malaise, c’est la pièce de Nathalie Sarraute que le public a unanimement plébiscitée.
La presse :
« Sur la scène, avec retenue et complicité, Gabriel Le Doze et Bernard Bollet sont, disons-le clairement, excellents, Rémy Jouvin et Anne Plumet (…) ne sont pas moins justes. Et, ensemble, ils produisent ce sentiment redoutable qui provoque le frisson. (…) Une réussite. » – Gerald Rossi, L’Humanité
« Gabriel Le Doze et Bernard Bollet sont, chacun dans son registre, parfaits. Le spectateur rit, rit souvent, rit beaucoup… Pourtant, cette histoire d’amitié qui se déglingue est terrible… guerre à mort… guerre certes très policée. C’est Kafka, une tasse de thé au jasmin à la main. » – Jean-Luc Porquet, Le Canard Enchaîné
« Succédant à de grands acteurs Gabriel Le Doze et Bernard Bollet portent avec brio ce texte faussement simple, Remy Jouvain et Anne Plumet sont parfaits. À la mise en scène, le jeune Tristan Le Doze fait preuve d’une grande précision, restituant la puissance jubilatoire de la pièce, sa malice, sans en évacuer la sourde angoisse et les lointains échos du Procès de Kafka. » – Jeanne Ferney, La Croix
« Mis en scène avec délicatesse par Tristan Le Doze, scénographie sobre de Morgane, lumières nuancées de Christophe Grelié (…) Porté par la ductilité fascinante des deux interprètes, Gabriel Le Doze et Bernard Bollet, idéalement accordés. (…) Un très grand travail, subtil et enthousiasmant. » – Armelle Héliot, Le Figaroscope
« La pièce est devenue un classique. Bernard Bollet, étonnant dans sa traduction de la férocité coupante. (…) Gabriel Le Doze, à l’opposé, dans un camaïeu de réactions changeantes. (…) La drôlerie des répliques jaillit avec force (…) Anne Plumet et Remy Jouvain parviennent à ne pas être anecdotiques dans leurs courtes scènes. Subtilité à tous les étages. » – Gilles Costaz, Théâtral Magazine
« Parfaite dans son dessin caché des brisures et des explosions, la mise en scène de Tristan Le Doze semble apporter un regard nouveau, en laissant la querelle plus suspendue que dans les mises en scènes que l’on a déjà pu voir. » – Gilles Costaz Web Théâtre
« Le talent des deux acteurs de cette splendide joute littéraire Bernard Bollet et Gabriel Le Doze accompagne le génie du texte. Au creux de cette situation à l’apparente banalité le miracle cathartique s’opère. » – Antoine Laethier, Toute la Culture
« Dans cette pièce devenue un classique, Nathalie Sarraute traque chaque mot, à chaque silence on risque l’explosion. (…) Le duo à la diction impeccable fait résonner les multiples nuances d’un texte faussement simple, les sous-entendus. Leur interprétation subtile réussit à distiller une peur diffuse, presque de l’effroi. (…) Allez retrouver Sarraute avec eux. » Double Marge
« Un texte implacable, efficacement mis en scène par Tristan Le Doze à la Manufacture des Abbesses. (…) Une jolie réussite, au cœur des mots et des maux. Tristan Le Doze évite le piège qui consisterait à « jouer la situation ». Sobre et rigoureuse, elle laisse émerger l’enjeu profond de la pièce : une mise à nu d’états universels. (…) Depuis, les mises en scène se sont enchaînées, plus ou moins heureuses. Celle de Tristan Le Doze nous replonge dans ce texte génial avec la finesse qu’il mérite. » Les Trois Coups
« Quoiqu’il en soit, « Pour un oui ou pour un non » reste un texte qui constitue un échange véritable entre le public et les acteurs. La modestie de la proposition de Tristan Le Doze en fait incontestablement une version qui restera en contrepoint de celles qui charge le texte de silences et de non-dits jusqu’au contresens. » – Philippe Person, Froggy’s Delight
« Pour notre plus grand plaisir, Tristan Le Doze sonde la complexité des rapports humains. Ici ce n’est plus le langage qui compte mais l’interprétation d’un ton, d’une intonation, d’une attitude. Gabriel Le Doze et Bernard Bollet interprètent avec justesse toute la subtilité d’un texte riche et profond. » – Sophie Trommelen, Arts Mouvants
« Gabriel Le Doze et Bernard Bollet avec justesse et grand talent nous font frémir et nous bouleversent. Ils nous captivent et nous envoûtent. N’oublions pas Rémy Jouvin et Anne Plumet, les simples voisins qui nous réjouissent dans le rôle de timides jurés à la demande de nos deux protagonistes. Nous n’avons qu’une envie, continuer de découvrir en leur compagnie ce cycle Nathalie Sarraute. » – Claudine Arrazat, Critiquetheatreclau.com
« Avec ce qu’il faut de tensions, de silence, de complicité et de rythme. La « matière psychique en mouvement » du texte de Sarraute est maîtrisée de bout en bout. Et l’heure passe en un souffle. » – Cécile Strouk, Rue du Théâtre
« Il existe des inconditionnels de Nathalie Sarraute lesquels seront ravis de ce qu’ils entendent. Les autres ne pourront qu’être intéressés par le jeu des comédiens tous deux irréprochables. Dans l’un et l’autre cas, la pièce est à voir. » – Simone Alexandre, Theatrauteurs
« La mise en scène de Tristan Le Doze rend à la perfection cette confrontation où la révélation de hypersensibilité de H2 fait pièce à la condescendance et au jugement implicite de H1. Le couple Gabriel Le Doze et Bernard Bollet fonctionne à merveille et nous livre une belle partition théâtrale. » – Laurent Schteiner, Théâtre.com
« La scénographie de Tristan Le Doze, simplissime et percutante, laisse toute liberté à Gabriel Le Doze et Bernard Bollet pour s’emparer du texte avec une précision et une efficacité remarquables. » – La petite Rhapsode (critiques théâtrales)
L’autrice :
Nathalie Sarraute
D’origine russe, née en 1900, héritière de Dostoïevski, Proust, Joyce et Virginia Woolf, a créé une œuvre marquante traduite en plus de vingt langues. Son premier ouvrage « Tropismes », paraît en 1939. Elle devient vite la figure de proue du nouveau roman. A l’invitation d’une radio allemande, elle écrit son premier texte dramatique puis se prend au jeu pour créer une œuvre théâtrale d’une singulière originalité.Toute son œuvre ambitionne de révéler avec les armes du style, les non-dits de l’existence.
Note d’intention de tristan le doze :
Nathalie Sarraute pétrit de la parole et du silence « Tu te rappelles ces plongées… j’aimais bien ça… c’était très excitant »
Oui, c’est à une plongée dans leur for intérieur que nous invitent H1 et H2, car c’est bien dans son intérieur que chacun des deux amis est destructeur de l’autre.
« Il faut bien voir ce qui est: nous sommes dans deux camps adverses. Deux soldats de deux camps ennemis qui s’affrontent. »
Dans un espace rythmé par quelques gestes sténographiques simples et concrets: du Réel; le théâtre a à faire avec le réel.
C’est toute une approche lente et bien particulière à inventer pour permettre à l’acteur d’apporter un maximum de lui-même dans ces non- personnages…
Je pense furieusement à Marivaux: le public est convoqué pour une expérience.
– Cela se passe ici et maintenant
(est-on au théâtre? Est-on chez H2?)
– Cela se passe en temps réel
– Une seule action accomplie: la possible destruction d’une amitié
Un Grand Théâtre Classique
Le metteur en scène :
Tristan Le Doze
Au sortir de l’école C. Mathieu, aux côtés de C. Schwartzenberg, il anime la compagnie Arnold. Leur première création « Le Monde De Tsitino » de L. Bugadze enthousiasme et se voit invitée (en compagnie de P. Brook et de grandes troupes russes) au prestigieux festival de Tbilissi. Il collabore avec la Maison d’Europe et d’Orient et le théâtre national de Syldavie pour créer au Viaduc ou au théâtre de l’Opprimé un certain nombre d’oeuvres de dramaturges d’ Europe de l’Est.
De 2016 à 2018, il participe à la création en France de « Notre Classe » de T. Stobodzianek, long travail choral à l’esthétique kantorienne, qui relate les destins d’individus d’une même classe d’un village polonais des années 20 à nos jours, travail dirigé par J. Wojtiniak.
Les acteurs :
Bernard Bollet
C’est au conservatoire de Lyon que Jacques Weber découvre et engage aussitôt Bernard Bollet pour son « Spartacus ». C’est encore à ses côtés, au théâtre Mogador et sous la direction de Jérome Savary que Bernard Bollet incarne le magnifique Christian de Cyrano que l’on sait. Une complicité est née avec Savary et son équipe. Avec lui, il jouera dans « Frigoli » au théâtre national de Chaillot et sera Louis XIII dans « D’Artagnan ». Alfredo Arias l’engage pour incarner Delacroix dans son spectacle « Les Romantiques ». Plus récemment, il joue « La Nuit Des Piranhas » de P et C. Dumond, mis en scène par Hubert Drac au Café de La Gare. Sa voix, qu’il prête à nombre d’acteurs étrangers (films, séries, téléfilms) est devenue familière au grand public.
Gabriel Le Doze
Au cours d’un parcours très éclectique, son goût profond le conduit vers les textes denses: il a joué (entre autres) les rôles de Werther, Alceste, Don Diègue, Hernani, Faust, Antiochus, Arnolphe, Tartuffe, Don Juan (de Horvath, sous la direction d’Agnès Galan). Sur les scènes parisiennes ou du théâtre public partout en France. Récemment, il triomphe dans « Le Neveu De Rameau » aux côtés de Nicolas Vaude. Au cinéma, il a tourné avec Claude Pinoteau, Olivier Marchal, Roschdy Zem. Il est dans de nombreux films la voix française de Kevin Spacey (« House Of Cards »), Gabriel Byrne, Philip Seymour Hoffmann, Tony Servillo, Gary Oldman.
Anne Plumet
Parallèlement à des études littéraires, Anne Plumet suit les cours du Conservatoire Régional de Clermont-Ferrand et devient la pierre angulaire du Théâtre Permanent de Clermont et du Théâtre Eclaté d’Annecy. Désireuse d’approfondir son jeu et sa pratique elle rencontre, sur les conseils de Francine Berger, Jean Darnel avec qui se crée une entente artistique profonde. Parmi nombre de belles aventures théâtrales, sa rencontre avec le rôle de Shen Té de « La Bonne Ame de Sé Tchouan » et l’interprétation des « Nuits » de Musset aux côtés de Lambert Wilson l’auront particulièrement comblée.