Cheveux
- Laureline Collavizza et Julie Fonroget
La pièce
C’est sensible, les cheveux. Ça révèle un caractère, une culture, un statut. Ça porte une mémoire, une tradition. Ça trahit. Ça occupe.
Ça préoccupe.
Et si on donnait la parole aux décoiffés, aux crépus, aux crêtés, aux chauves, aux obsessionnels, aux fétichistes, aux voleurs de tresses, aux vendeurs de mèches, aux résistants capillaires ? Juste pour voir, où vous en êtes, vous, avec vos cheveux.
Note d’intention
Perdre ses cheveux, avoir des cheveux blancs ou cacher ses cheveux, c’est montrer la maladie, la vieillesse ou cacher sa féminité. Or, dans une société obsédée par la jeunesse et la beauté (en particulier celle des femmes), les cheveux doivent être montrés, soignés et domestiqués selon un certain standard: naturel, lisse et soyeux.
Nous démêlons ces injonctions et les angoisses qui en émanent à partir de témoignages personnels mais aussi de recherches sociologiques, historiques et psychologiques. Il s’agit de partir de l’intime pour élargir par cercles concentriques à des dimensions plus collectives, culturelles, sociétales et politiques. En poursuivant notre démarche d’un théâtre documentaire qui interroge le spectateur, nous tressons une écriture à la fois textuelle et visuelle en prenant les cheveux comme une matière plastique et littéraire.
Avec délicatesse et dérision, nous prenons en charge la parole des décoiffés, des chauves, des obsessionnels ou fétichistes du cheveu, des voleurs de tresses, des vendeurs de mèches et des résistants capillaires.
Les acteurs
Laureline Collavizza comédienne – auteure – metteure en scène
Après une Licence Lettres et Arts à l’Université Paris 7 Laureline Collavizza obtient, en 2009, un Master 2 professionnel Mise en scène et Dramaturgie à Paris Ouest-Nanterre. Elle complète sa formation par des stages auprès de Robert Castle et Anatoli Vassiliev.
Depuis 2007, année de la création de la Compagnie Brouha Art, elle met en scène Les quatre jumelles de Copi, Les Présidentes de Werner Schwab, Pantagruel d’après François Rabelais, Les Pourquoi de Léo de Krystel Beauchêne et Débris de Dennis Kelly.
A partir de 2013, elle crée JUPE, COUP DE FOUDRE et LAICITE, trois pièces qui sont élaborées à partir de textes non théâtraux (sociologie, philosophie, littérature,…) et d’improvisations. Elle travaille pour d’autres compagnies (Azelig, Esprits Bariolés, Théâtre DLR2,…) en tant que metteure en scène et interprète. Elle met en scène le concert d’Estelle Meyer joué notamment au Théâtre du Rond Point à Paris. Sur scène, elle est comédienne mais aussi musicienne, chanteuse et plasticienne.
Elle mène plusieurs projets pédagogiques. Elle enseigne notamment à l’EAE, l’école d’acteurs du groupe l’ESRA.
Julie Fonroget – comédienne – auteure
Julie Fonroget est formée au HB Studio à New York, à l’Académie des Arts de Minsk en Biélorussie et au Laboratoire de l’acteur à Paris. Elle se forme également avec Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil, Philippe Calvario et Michel Fau, Patrice Douchet, Daniel Danis et Magali Léris.
Au théâtre, elle joue notamment dans Fritz Bauer au 104 dans le cadre du Festival Impatiences, Calibre 38 dernière didascalie de Frédéric Mauvignier à La Générale Nord-Est où elle rencontre Laureline Collavizza; et dans Errance, une création collective dirigée par Jacky Katu à la Maison des Métallos.
Elle a travaillé, entre autres, avec Lucas Ronconi , Eric Mariotto, Pierre Pirol, Manon Conan, Michael Beckett, Amandine du Rivau, Sylvain Martin, Jacky Katu, Pierre-Marie Baudoin et Frédéric Mauvignier.
Elle travaille également pour la télévision notamment avec Etienne Dhaene, Benoît Finck et Thomas Bailly et au cinéma dans deux films réalisés par Antoine Prugne, Traffic d’enfants et Burnout. Avec Laureline Collavizza et la Compagnie Brouha Art, elle joue dans Débris, JUPE et COUP DE FOUDRE.
Elle prête régulièrement sa voix pour des fictions et documentaires sur France Culture.
Lika Guillemot – plasticienne – vidéaste
Plasticienne, diplômée de l’école Olivier de Serres en 2002 et d’un Master en Art Contemporain et Nouveaux Médias en 2007, Lika Guillemot travaille sur le fil comme idée et matériau, interrogeant le corps, l’enveloppe et la transmission. Ses travaux se déploient sous forme de dessins, tissages, costumes et montages vidéo.
En 2008, elle rencontre le performeur Biño Sauitzvy et crée une vidéo -danse à partir de de sa performance H to H, sélectionnée au festival d’art contemporain de Montrouge. Elle fait plusieurs résidences dans lesquelles elle développe un travail autour de la fibre textile (Maison des Métiers d’Arts de Québec en 2012, Dar Abdellatif à Alger en 2015…), et développe parallèlement un travail d’installation (Nuit Blanche en 2009, la Guerche en 2011, l’Art est dans les Bois en 2015).
En 2014, elle rencontre la metteure en scène Laureline Collavizza et crée les costumes de COUP DE FOUDRE et une collection de jupes pour hommes en lien avec JUPE. En 2016, elle co-conçoit la performance LAICITE et crée une série de dessins exposée aux Moyens du Bord à Morlaix.
Depuis 2006, elle est membre du Collectif des Yeux avec lequel elle crée des œuvres destinées à des performances, spectacles et films (ExVivo, Etre tricoté, Innommables 3, Freak Show, Corps paysage, Where horses go to die).
L’Équipe
Conception création coiffures et costumes : Lika Guillemot
Conception création lumières et scénographie : James Brandily
Photos et collaboration artistique : Yann Kukucka
Production : Brouha Art
Co-production : Le Claje
Soutiens : Sandrine Mazetier, députée de Paris, RAVIV, spedidam
http://www.compagnie-brouhaart.com/cheveux/
LA PRESSE
L’ambiance est celle d’un plateau encombré, mélange entre salon de coiffure imaginaire et loges de comédien. Cheveux n’est ni une aventure, ni un plaidoyer – c’est une démonstration des rapports intimes et extravagants que chacun entretient avec sa capillarité. La racine est large, l’originalité du propos indéniable. – L’HUMANITÉ (voir l’article complet)
Vous êtes-vous déjà interrogés sur la portée véritable, le sens profond et l’image d’Épinal du cheveu ? Interactive, iconographique, picturale et historique, cette démonstration utilise un écran central pour projeter des preuves soutenant la véracité des propos avancés sur scène. Placés à point nommés, ces interludes rythment une pièce qui passe à vive allure. Après avoir ri, réfléchi et froncé les sourcils devant Cheveux, vous observerez les vôtres et ceux des autres avec une attention redoublée. – RUE DU THÉÂTRE
Au fil de leurs changements de perruques, deux jeunes comédiennes, Laureline Collavizza et Julie Fonroget, interprètent avec humour et brio diverses histoires autour du cheveux. De Samson à Mélisande, sans oublier Marie-Madeleine et Barbie, les chevelures sont érotiques, dissimulées ou crépues. Réflexions approfondies pour ce thème intéressant et peu souvent évoqué, dans un spectacle où même les chauves ne sont pas oubliés. – CHOSES VUES
Très documentée, la pièce d’une heure quinze passe en revue le cas des messieurs, puis des dames, avant d’aborder « le cheveu politique » avec les séances que s’infligent les femmes noires pour mater des frisures si peu conformes aux standards de beauté occidentaux, et la revendication de la coupe « afro ». La pièce file avec légèreté et on sort convaincu de l’importance du sujet, pas du tout capillotracté. – AFP
La Compagnie Brouha Art coiffe tout le monde au poteau en cette rentrée et arrive en force avec son spectacle Cheveux, où tout le monde a voix au chapitre avec délicatesse et dérision. A partir de témoignages mais aussi de recherches sociologiques, historiques et psychologiques, ce théâtre documentaire tresse une écriture textuelle autant que visuelle : les cheveux comme matière plastique et littéraire! – FIP Radio
Par une succession de sketchs dynamiques et toujours drôles, Cheveux propose un 180 degré de ce qui s’impose au fil du spectacle comme un objet symbole en cela qu’il est au centre de nos imaginaires et de nos vies. Le pari ambitieux est gagné. Le risque de n’être qu’une sorte de café-théâtre enlevé est évité grâce au talent des deux comédiennes qui ont composé une authentique pièce de théâtre, en tranches. – TOUTE LA CULTURE
C’est à une véritable conférence sur le cheveu sur toutes ses formes qu’elles convient leur public. Bien entendu, l’exercice n’est pas facile et cette « rubrique-à-brac » théâtrale est un capharnaüm de moments d’intensité fort différentes. Il y aura donc parfois des bas compensés par des hauts car, partir de Samson pour arriver aux poupées Barbie et aux implants capillaires est un long chemin semé d’embûches. – FROGGY’S DELIGHT