Le Grand Cahier
- Agota Kristof
- Valentin Rossier
- Valentin Rossier
Résumé :
C’est un chef-d’œuvre de la littérature romande. Une suite de saynètes tranquillement horribles.
À la campagne, en temps de guerre. Abandonnés à eux-mêmes, à la faim et au froid, deux jeunes enfants – des frères jumeaux – vont tenter de vaincre, à travers l’exercice quotidien de la douleur reçue ou infligée, tout ce qui fait mal, et vont consigner, dans un « grand cahier », la liste de leurs progrès.
Seul en scène, Valentin Rossier livre sans fard le quotidien cruel de cet étrange duo, pris dans le chaos d’un monde en déficit d’humanité.
PRESSE :
« La gémellité du bien et du mal tout entière est contenue dans le jeu de Valentin Rossier (…) C’est impressionnant de le voir et de l’entendre. Aussi impressionnant que d’ouvrir «Le Grand Cahier» et de suivre l’histoire des jumeaux qui ont fait entrer Agota Kristof dans la littérature. » Brigitte Salino, Le Monde, 2006
« La performance de Valentin Rossier tient du miracle. Il ne dit pas «Le Grand Cahier», il le délivre, le porte en chaque spectateur, créant une profonde émotion sans pathos » Éric Glover, Courrier international, 2004
« Quasi immobile derrière son micro, Valentin Rossier emporte chacun ailleurs. Le résultat est bouleversant de vérité, de naturel, de cruauté, de misères entassées et refoulées. » Gérald Rossi, L’Humanité
« Valentin Rossier entre corps et âme dans ce texte, le rejoint, le devient. Et l’on sort de son monologue comme d’une prière intérieure qu’on aurait faite. » Fabienne Pascaud, Télérama
« Valentin Rossier est un artiste très étonnant qui maîtrise le moindre soupir du texte. Il surgit dans des ombres mouvantes qui imposent immédiatement ce qui va subjuguer dans ce moment: une puissance tenue, tendue, sans violence aucune. Très intelligente adaptation ! » Le journal d’Armelle Héliot
« Quel apprentissage ! Valentin Rossier fait sien ce texte. Évitant tout pathos, il épouse la froideur de ces phrases courtes et incisives qui décrivent une réalité féroce. » La lettre du SNES
« Sobrement interprété, le geste juste, la voix paradoxalement douce, le comédien suisse Valentin Rossier nous fait revivre intensément les différents personnages du roman. Voilà du théâtre, récit percutant et signifiant. » Bookemissaire
L’autrice :
Agota Kristof naît en Hongrie en 1935, un pays qu’elle fuit lors de la répression soviétique de 1956 pour se réfugier avec sa fille et son époux en Suisse à Neuchâtel. Elle travaille dans une usine d’horlogerie et écrit des poèmes, le soir, en hongrois puis en français, la langue de son exil. Elle rédige ses premières pièces de théâtre dans les années 1970, puis la trilogie romanesque dite « des jumeaux » (composée du «Grand Cahier», de «La Preuve», et du «Troisième Mensonge»), qui connaît un immense succès. Elle reçoit le Prix Schiller en 2005 et le Prix de l’État autrichien pour la littérature européenne pour l’ensemble de son œuvre en 2008. Elle meurt en Suisse en juillet 2011, à l’âge de 75 ans.
note d’intention de valentin rossier :
(…) Être seul en scène, c’est rejoindre la solitude extrême de ces enfants à travers leur récit. D’ailleurs l’interrogation demeure : s’agit-il de deux jumeaux ou d’un enfant unique? L’imaginaire d’un seul aurait-il créé un frère à son identique? « À deux on est plus fort » : là pourrait résider en filigrane le moteur caché du roman. À cette question, Agota Kristof m’avait répondu : « Je ne sais plus… ». Un doute subsiste donc, même dans la mémoire de l’autrice. C’est sur ce doute – qui semble levé quand le texte s’achève, mais l’est-il vraiment ? – que se fonde le parti pris dramaturgique. Celui d’envisager, en même temps que l’existence des deux jumeaux, celle d’un enfant solitaire dont le frère serait une émanation imaginaire destinée à conjurer l’insupportable. Je veux entraîner le spectateur sur le chemin de ce doute, l’inviter à s’abandonner à ses abîmes.
LE METTEUR EN scène et comédien :
Valentin Rossier, metteur en scène et comédien, a dirigé de Théâtre de l’Orangerie de Genève de 2012 à 2017. Il est actuellement directeur artistique du «Tour Vagabonde Festival». Depuis sa formation au Conservatoire de Genève, il n’a cessé de fouler les planches et de signer des mises en scène marquées par une esthétique épurée et un travail sur le jeu d’acteur qui tente de saisir au plus près la complexité des êtres.
S’il fréquente assidûment les écritures de Shakespeare, il monte également des auteurs tels que Brecht, Tchekhov ou Dürrenmatt. Parmi ses récentes mises en scène (dans lesquelles il interprète toujours un rôle) : «L’Île des esclaves» de Marivaux, «Hamlet ou l’anatomie de la mélancolie» d’après Shakespeare, «Qui a peur de Virginia Woolf» d’Edward Albee et «Lisbeths» de Fabrice Melquiot.
Dramaturgie : Hinde Kaddour
Musique et conception sonore : David Scrufari
Lumières : Davide Cornil
Production : New Helvetic Shakespeare Company