De l’Ambition
- Yann Reuzeau
- Julian Baudoin, Clara Baumzecer, Gaia Samakh, Gabriel Valadon, Ines Weinberger.
- Assistante Clara Leduc, Scénographie Goury, Lumières Elsa Revol, Affiche Thomas Ehretsmann, Crédit photos Xavier Cantat
Résumé :
Cinq adolescents à la fin de leur histoire.
La fin de leur adolescence, de leur amitié, de leur monde. Bientôt, le reste de leur vie. Il faut décider de ce que l’on veut devenir. L’avenir, une chance ou une menace.
Léa veut sauver la terre entière, y compris ceux qui voudraient qu’on les laisse en paix. Parvaneh vit sous la menace (ou le soulagement?) d’un retour dans le pays de son enfance. Eliott souhaite que leur groupe n’explose pas, et peut-être même ressentir quelque chose de personnel, un jour. Jonathan juge le monde avec distance et froideur, et veut y vivre selon ses règles.
Et il y a aussi Cécile. Qui regarde, observe, et prie pour que personne ne lui parle. Jamais.
La presse
Portrait d’un groupe instable à l’heure de choix déterminants, le texte fait surgir les doutes et les désirs de ces adultes en devenir. Autant dire que la mission est complexe, tant cet âge de la vie est un maelström épineux de questions sans réponse. Ce spectacle éruptif en est la preuve vivante. Façon de dire aussi que, mine de rien, il colle à son sujet et ne trahit pas ses héros.
Yann Reuzeau nous interpelle de bien belle façon. Avec le regard de « dramaturge-sociologue » qu’on lui connaît, l’auteur-metteur en scène ausculte ce délicat moment de l’existence. Il a su mettre en images et en espace ses propres mots, avec de très beaux moments, comme cette scène d’amour à la fois pudique et sensuelle, à l’image des deux protagonistes, ou encore cette scène de rêve dans laquelle les fantasmes de Cécile sont dévoilés.
Je vous recommande vivement ce spectacle maîtrisé de bout en bout et qui ne peut laisser personne indifférent.
Un spectacle où le fond le dispute à la forme en terme de réussite.
De la cour au jardin
Fantasmes, obsessions et peurs s’entrechoquent dans des scènes oniriques qui disent le malaise d’une génération en perte de repères et la difficulté de se positionner entre la volonté de trouver son indépendance et sa singularité, ou le besoin de suivre le groupe. Yann Reuzeau dirige avec justesse un groupe de jeunes comédiens très convaincants (Julien Baudoin, Clara Baumzecer, Gaia Samakh, Gabriel Valadon et Ines Weinberger) qui incarnent tous avec engagement des lycéens plus vrais que nature et dessine un fascinant et cataclysmique portrait de la fin de l’adolescence.
Froggy’s delight
Cinq adolescents en quête d’identité et d’ambition pour leur avenir à la sortie du lycée : c’est la belle et touchante histoire que nous propose Yann Reuzeau dans cette pièce au sujet intemporel du passage douloureux et parfois dangereux quand un jeune doit sortir de sa chrysalide. Tous vont se déchirer, essayer de s’aimer et tenter de construire un monde dont ils voudraient ne pas avoir trop honte ! Touchant, émouvant, très violent parfois, ce spectacle est à l’image de la jeunesse contemporaine aux désirs contradictoires, aux pulsions mal contrôlées mais à l’ardeur attachante
Yvelines Radio
Les personnages évoluent de façon crédible, tantôt lentement, tantôt par à coups. Leur interprétation est convaincante et l’on reconnaît en eux tel ou telle que nous avons pu croiser. Holybuzz
Yann Reuzeau se penche sur l’intime, sur cette adolescence âge de tous les possibles, où l’on se demande dans quelle direction aller, si ce qui a fait la vie d’avant va se transformer complètement et où on s’interroge sur ses amis en se demandant si on continuera à les voir. Yann Reuzeau s’installe dans cet entre-deux. Il ne révèle pas des parcours de vie mais seulement des instants, il dessine la silhouette de ces adolescents devenus des jeunes gens, qui se retrouvent, ou pas, sans qu’on sache très bien ce que fut leur vie dans cet entre-deux. Entre ambitions déçues et désenchantement il semble à la toute fin rester une petite place pour un projet qu’ils avaient évoqué autrefois. SNES
On s’attache aux personnages, on rit, on a le cœur serré… Nous ne sommes plus dans une salle de spectacle mais bien propulsés dans leur(s) univers physique et fantasmagorique. Et tous s’emploient à répondre aux fameuses questions : « Qui suis-je ?» et « Qu’est-ce que je désire devenir ? ». Et finalement, il va en falloir « de l’ambition » ! De l’ambition pour devenir soi. Etat Critique
Note d’intention :
L’adolescence n’est pas un sujet, c’est une immensité. Ce n’est pas un passage, un âge de transition, mais presque une vie entière que l’on vit à cet âge-là. Mille transitions, mille questions, qu’il n’est probablement pas possible de synthétiser dans une pièce. Alors il faut resserrer, chercher un angle, quelque chose de précis, un détail à explorer. Ça sera la fin de l’adolescence. Le moment où l’on sent qu’on en vit les derniers instants, ou l’on se demande même un peu si ce n’est pas fini. Déjà. Les derniers mois, les dernières heures du lycée, qui coïncident, ici, avec la fin d’une histoire, la fin de l’amitié d’un groupe qui s’étiole, qui s’éloigne. Parce qu’ils ont grandi, déjà, qu’ils ne sont plus les mêmes que lorsqu’ils se sont rencontrés. Ils étaient des enfants. Ils sont presque des femmes, des hommes. Ont une sexualité. Ou pas. Des rêves. Ou pas. Une ambition. Ou pas. Ils s’aiment encore, un peu, ou commencent peut-être à se détester, se jalouser. Ils ont eu une vie, ensemble, ont vécu une aventure incroyable, ont traversé l’âge des possibles, de toutes les transformations. Il leur restera le souvenir de cette aventure commune, et peut-être un peu plus.
C’est un âge de pulsion, encore, où les raisonnements sont balbutiants, à l’état d’ébauche. Mais ils sont là, ils prennent forme, petit à petit ou alors se transforment radicalement en quelques secondes. Tout ça pour tenter de découvrir qui l’on est, ce que l’on veut devenir. Et ça demande définitivement une ambition immense.
l’auteur
Yann Reuzeau signe sa première pièce comme auteur/metteur en scène en 2000 : La Secte, un drame sur la foi et la sexualité. En 2006, Débutantes (qui explore les nouvelles formes de prostitutions) fait l’ouverture de La Manufacture des Abbesses. Puis il signe en 2008 Monsieur le Président, une comédie sur le pouvoir, et en 2009 Puissants & Miséreux, un diptyque sur la place de l’argent dans notre société.
En 2011, il crée à la Manufacture Chute d’une nation, une série théâtrale « épique et politique » qu’il reprend en 2015 au Théâtre du Soleil à l’invitation d’Ariane Mnouchkine. En parallèle de l’exploitation fleuve de Chute d’une Nation, il a créé en 2014 Mécanique Instable, une épopée de la vie d’une entreprise se transformant en SCOP, qui jouera plus de 150 fois à Paris et en tournée. En 2017, il crée Criminel, inspiré de l’affaire Jacqueline Sauvage, joué à Paris et au festival d’Avignon 2018 et 2019. En 2019, viennent Les Témoins, suite de Chute d’une nation, qui parle de la liberté de la presse, qui sera joué plus de 200 fois, à Paris, Avignon et en tournée.
En 2021, il réalise son premier court-métrage, La Traque.
Publications chez ACTES SUD-PAPIERS :
Criminel (2017), De l’Ambition (2015), Chute d’une Nation (2015), La Secte / Les Débutantes (2013)
PRIX :
Mécanique Instable Bourse écriture SACD-Beaumarchais et Bourse écriture CNL (2013) Prix Charles Oulmont 2014 / Nommé au Prix Beaumarchais- Le Figaro du Meilleur auteur 2014
Chute d’une Nation Prix Beaumarchais- Le Figaro du Meilleur auteur 2012
les acteurs
Pour jouer les adolescents de cette histoire, j’ai fait le choix de prendre de très jeunes acteurs, à peine plus âgés que leur personnage. Avoir des acteurs plus expérimentés aurait été plus simple pour aborder des rôles aussi exigeants, mais je tenais à rester proche de la vérité de cet âge, et j’aimais aussi le défi que cela représentait.
Après un long casting, et d’intenses répétitions, je suis très fier d’accompagner, presque pour la première fois sur scène, Clara Baumzecer, Julian Baudoin, Gaia Samakh, Gabriel Valadon et Ines Weinberger.
Ils sont encore en cours ou viennent tout juste d’en sortir, du Studio d’Asnières pour Gabriel Valadon, du Cours Florent pour Clara Baumzecer et Julian Baudoin, du conservatoire du 11ème pour Gaia Samakh, et celui du 18ème pour Ines Weinberger.