Criminel
- Yann Reuzeau
- Frédéric Andrau, Morgan Perez, Blanche Veisberg ou Noémie Daliès, Sophie Vonlanthen
- Clara Leduc
- Elsa Revol
- Christine Moreau
La pièce
Que Boris tue son père, c’était presque inéluctable. Mais que Camille, sa sœur adorée, frôle la mort cette même nuit, cela restera difficilement compréhensible.
La justice a frappé, quinze ans ont passé, mais les hommes, eux, s’interrogent, se révoltent, se heurtent, encore et encore, sur ces quelques minutes qui ont tout changé. Et que faire du reste, les crimes invisibles, les silences et promesses rompues qui pèsent parfois terriblement lourd ?
L’auteur
Yann Reuzeau signe sa première pièce comme auteur/metteur en scène en 2000 : La Secte, un drame sur la foi et la sexualité. En 2006, Débutantes (qui explore les nouvelles formes de prostitutions) fait l’ouverture de La Manufacture des Abbesses. Puis il signe en 2008 Monsieur le Président, une comédie sur le pouvoir, et en 2009 Puissants & Miséreux, un diptyque sur la place de l’argent dans notre société.
En 2011, il crée à la Manufacture Chute d’une nation, une série théâtrale « épique et politique » (Prix Beaumarchais – Le Figaro du meilleur auteur) qu’il reprend en 2015 au Théâtre du Soleil à l’invitation d’Ariane Mnouchkine. Au même moment, il y créé aussi De l’Ambition, un drame sur l’adolescence. En parallèle de l’exploitation fleuve de Chute d’une Nation, il a créé en 2014 Mécanique Instable (Prix Théâtre de la Fondation Charles Oulmont), une épopée de la vie d’une entreprise se transformant en SCOP, qui jouera plus de 150 fois à Paris et en tournée. En 2017, il crée Criminel.
Actes sud-Papiers a publié la plupart de ses pièces.
Les acteurs
Frédéric Andrau (XAVIER)
Avant de Travailler avec Yann Reuzeau, il a joué différents auteurs comme : Jean Leroy, Apollinaire et Mireille Havet, mis en scène par Margot Abascal ; Lydie Salvayre, mis en scène par Jeanne Mathis ; Michael Cohen par Tristan Petit Girard ; Mohamed Kacimi par Isabelle Starkier, Stephen Zweig par Christophe Lidon ; Diderot par Nicolas Vaude ; Camus ; Diastème, par lui-même… Il a été nominé aux Molières 2003. Au cinéma et à la télévision, il a travaillé avec Alain Berliner, Edwin Bailly, Diastème, Olivier Guignard, Marion Vernoux, Kristina Buozite, Mona Achache, Abhigyan et Abhiyan, Anthony Byrne, Park Kwang-Su, Karim Dridi, Sandrine Rey, Marcel Gisler, Bruno Gantillon, Didier Le Pêcheur, Stéphane Kurc, Denis Granier-Deferre…
Morgan Perez (BORIS)
Morgan Perez est comédien et metteur en scène. Au théâtre, on a pu le voir notamment dans Le Dernier Testament de Mélanie Laurent (Théâtre National de Chaillot), Médiation de Chloé Lambert, Chute d’une Nation, Puissants et Miséreux ou Mécanique Instable de Yann Reuzeau, ou encore dans Sybilline de Noli. Il a mis en scène Maligne de Noémie Caillault et collabore actuellement à la mise en scène de 12 millimètres, seul en scène avec Julien Boisselier, au Théâtre de l’Œuvre à partir de juin 2017.
Noémie Daliès (MANON)
Formée à la Classe Libre de l’Ecole Florent, elle a joué dans le Cid de Thomas Le Douarec (1999/2000), Andromaque (2003) et Le Misanthrope (2000) au Lucernaire ainsi que les Cuisinières (2006/2007) de Goldoni au théâtre 13 toutes les trois mises en scène par Justine Heynemann. Plus récemment Crime et châtiment de Dostoïevski (2014/2015) au Lucernaire dans une mise en scène de Virgil Tanase et Ruy Blas de Hugo dans une mise en scène de Roch-Antoine Albaladejo au festival d’Avignon 2017.
Sophie Vonlanthen (CAMILLE)
Après La Secte, Puissants & Miséreux, Chute d’une nation et Mécanique Instable, c’est la cinquième fois qu’elle joue dans une pièce de Yann Reuzeau. Récemment, elle a joué dans Only Connect, une pièce de Mitch Hooper, et dans C’est pas la fin du monde, de Carlotta Clerici. Formée à l’Institut Lee Strasberg de New York, elle a joué entre autres dans Sibylline, de Noli, mise en scène Marianne Groves, Femmes de Manhattan de John Patrick Shanley, mise en scène Mitch Hooper, Inconcevable texte et mise en scène Jordan Beswick. Elle est aussi la co-fondatrice et co-directrice de la Manufacture des Abbesses.
La presse
« Observateur percutant de notre époque, Yann Reuzeau continue de tracer un sillon singulier en questionnant l’intime et la justice. Et confirme l’étendue de son talent avec ce projet politico-social d’une admirable actualité. Il déploie un inframonde tavelé de non-dits, de mensonges et d’interrogations obsédantes. Mais filent aussi entre ses personnages égarés, des liens tenaces parce que tissés dans la douleur. Ce drame, est agencé avec un art consommé du suspense. C’est d’abord le texte qui nous happe, ces histoires crues de saturation des émotions, d’appel au secours à la chaleur humaine, ces blessures indélébiles quinze ans après les faits. Dopée par un montage efficace entre passé et présent et une scénographie ingénieuse, la mise en scène nous tenaille dans un ring sobre et mouvant. L’ensemble repose sur des duels portés à incandescence par Frédéric Andrau, (troublant), Sophie Vonlanthen (toute en fébrilité), Morgan Perez (à fleur de nerfs) et Noémie Daliès qui succède à la regrettée Blanche Veisberg (idéalement borderline). Du théâtre vibrant et secouant. »
« Une réflexion pertinente sur la légitime défense, le pardon, la justice, la vengeance… Rythmée, interprétée avec talent et écrite avec finesse, cette œuvre puissante résonne dans la tête du spectateur après la représentation. »
« Remarquable. Un auteur, un vrai, un intelligent qui a des choses à dire et qui sait les dire avec le théâtre, un homme de scène qui a compris ce qu’est le non-dit, qui a tout saisi du mystère de l’écriture dramatique, qui prend son achèvement dans le corps du comédien. Tout ceci est, vraiment, passionnant, et on est en écoute tendue pendant tout le spectacle. Sans compter que c’est très bien joué. Sophie Vonlanthen, toujours impeccable, Blanche Veisberg, Frédéric Andrau, et peut-être surtout Morgan Perez, très impressionnant.
Magnifique de tension scénique, d’intelligence psychologique, et d’humanité. »
Jean-Luc Jeener
« Un dialoguiste vif et percutant, dont le théâtre emprunte aux séries télé leur rythme et leur sens du suspens. »
Joelle Gayot
« Le texte de Yann Reuzeau est d’une très belle nervure. C’est de la souffrance à l’état pur, et non pas à l’état brut. Le raffinement de cette prose pourtant rugueuse est tout à fait musical. L’auteur a su diriger un quatuor d’acteurs à la personnalité originale et au jeu intériorisé : Frédéric Andrau, à la douceur empreinte d’une gravité sans cesse modulée ; Sophie Vonlanthen, toujours étonnamment à vif ; Morgan Perez, qui, pour le rôle du criminel, détaille une explosion mentale faite d’opacité et de lucidité ; et Blanche Veisberg, à l’opposé de ces trajectoires torsadées, directe et juste dans la fureur de vivre. L’utilisation d’une belle scénographie de Goury, faite de quelques éléments morcelés qui sont déplacés et changés de scène en scène, ajoute à la fascination d’un spectacle brûlant, d’une écriture vraiment contemporaine. »
Gilles Costaz
« Yann Reuzeau aborde cette histoire à la façon dont les souvenirs nous apparaissent le plus souvent, sans chronologie. Ce sont des vagues de fond qui surgissent, violentes et subites interpellant ici le spectateur qui peu à peu reconstruit le puzzle.
Certains faits divers particulièrement dramatiques déclenchent des réactions voire des polémiques qui nécessiteraient un peu plus de circonspection or cette pièce a précisément le mérite d’approfondir la question. A voir, toutes affaires cessantes. »
« Criminel n’est pas un texte à message ni n’impose de point de vue. Au contraire. Dans une langue hyperréaliste et heurtée, Yann Reuzeau se focalise sur les scènes à deux et donne la parole à chacun de ses personnages. Tous sont complexes et à fleur de peau, de sorte que le spectateur oscille sans cesse entre empathie et rejet, remettant en cause ses certitudes. Cela induit une tension permanente accentuée par le plateau au décor circulaire qui évoque une arène. Il faut saluer les quatre comédiens qui jouent cette partition difficile avec une grande justesse, notamment Frédéric Andrau qui compose un Xavier à la psychologie subtile. Yann Reuzeau réussit à allier un théâtre de l’intime à une vision plus vaste de la justice dans sa double acception : l’institution et l’équité, cette justice qui, comme l’assène Marion, « juge les méchants, les crimes, mais la plupart du temps, [n’]a aucune idée de ce que les gens ont fait ». »
« Parce qu’il est depuis Oedipe le roi des sujets le parricide est peu abordé par les écrivains. Yann Reuzeau a cette hardiesse et signe une pièce directe et forte, merveilleusement interprétée, une pièce qui ne nous laisse pas de réfléchir.
La pièce a l’intelligence de la psyché humaine, car elle donne à voir comment l’expérience traumatique nous refuse le souvenir, alors qu’elle nous oblige dans le même temps aux ruminations mentales. Yann Reuzeau par l’astuce géniale de la victime supplémentaire montre comment un sentiment de culpabilité irradie et contamine chacun des personnages tout en offrant à chacun d’eux une sortie de secours. »
« Un thriller psychologique dynamique, prenant, passionnant. On est captivé par les destins de ces quatre personnages et leur rapport à la justice ou à l’injustice. Un nouveau succès pour le jeune dramaturge. »
« Un tableau superbe véritable, prouesse des artistes. » –
« Un spectacle brûlant, à couper le souffle. Reuzeau parvient avec délicatesse, à nous faire ressentir la terreur des violences intrafamiliales et la réalité du stress post traumatique… »
« Le quatuor d’acteurs est excellent. Un thriller qui pose intelligemment de véritables questions brûlantes d’actualité, qui résonnent en nous dans un long écho. Une pièce à ne pas manquer, un texte à mettre entre toutes les mains. » – Baz’Art
« Sorte de thriller psychologique qui répond à des questions majeures de nos esprits: « comment s’en sortir? » et surtout « comment apparaît au plus profond de nous le sentiment de justice ou d’injustice? ». A nous de juger l’impardonnable faute en notre âme et conscience. » –
« L’ensemble de la distribution joue avec finesse et passion cette tension entre le juste et le légitime, entre les faits et les croyances et entre la vérité et le mensonge. » –
« Un thriller psychologique aussi émouvant qu’intense » –
Equipe Technique
Assistante Clara Leduc / Lumières Elsa Revol / Décors Goury / Musique Christine Moreau
Affiche : Photo Gaël Rebel / Maquillage Céline Perez / Graphisme Sabrina Moguez
Avec le soutien de la DRAC Ile de France, de l’ADAMI, de la SPEDIDAM
En partenariat avec la FNAC.