Lisbeth’s
- Valentin Rossier
- Marie Druc, Valentin Rossier
Résumé :
Un homme, une femme ; une rencontre. Puis le désir fulgurant, le partage des corps et, au final de l’étreinte, la méconnaissance de l’autre. « Merci pour le coup de foudre ». Pietr et Lisbeth vivent ainsi une relation passionnée qui, au fil du temps, révèle que les passés sont multiples, contradictoires. Entre oublis et fantasmes, la mémoire de Lisbeth se déconstruit. Pour Pietr, la jeune femme reste cette inconnue dont les territoires mouvants ne constituent jamais une identité précise. Un début d’amour désarmant, désopilant. Un coup de foudre à une terrasse de café. Il est voyageur de commerce. Elle vend des bijoux. Ils ont tous les deux la quarantaine discrète. Il s’appelle Pietr, elle, Lisbeth. Singulier. Leur histoire se déploie, accidentelle, drôle, imprévisible. Un soir, alors qu’ils se sont donné rendez-vous sur un quai de gare, il ne la reconnait pas. Ses baisers sont les mêmes, pourtant. Son rire, aussi. Mais ce n’est plus sa voix, ce n’est plus son visage. Ce n’est pas une autre femme, non. C’est une autre Lisbeth.
DISTRIBUTION
Texte Fabrice Melquiot
Conception et adaptation Valentin Rossier
Jeu Marie Druc, Valentin Rossier
Dramaturgie Hinde Kaddour
Création lumière Jonas Bühler
Création musique et sons David Scrufari
Administration Eva Kiraly
Photos Carole Parodi
Une production de la New Helvetic Shakespeare Company (Genève)
NOTE D’INTENTION
Avec Lisbeth, ce qui marque le plus intensément c’est peut-être le système narratif qu’invente Fabrice Melquiot. Un système absolument ouvert, libre, qui permet aux deux personnages d’être présents en plusieurs lieux et plusieurs temps à la fois. On est à la fois au présent de la représentation, c’est-à-dire au présent du récit qu’entreprend Pietr de sa rencontre avec Lisbeth, et en même temps dans le dédale de leurs souvenirs, d’où surgissent, de bribes en ellipses, les morceaux de scènes qui emmaillent leur histoire. Il trouve ainsi l’équivalent théâtral des flash-backs et des plus habiles montages de cinéma. Joie du théâtre quand il rappelle que son écriture n’est à nulle autre pareille. L’Amplification recherchée par le biais des deux micros sur pied permet une mise en abîme de la sensualité des voix. Ils sont aussi un appui de jeu qui donne une stabilité des corps dans l’espace en tant qu’objets. C’est le troisième acteur pour ainsi dire. Le personnage de Pietr est narrateur de son passé et spectateur de son présent. Lisbeth quant à elle représente l’amour, le coup de foudre, le fantasme. Elle change à mesure de la narration et de la mémoire de Pietr, d’où le pluriel de son nom. Mais ce qui frappe c’est le flux des mots entre ces deux amants. Telle une poésie déclamée, ils s’adonnent entre « slam » et murmures. Les modulations des nappes sonores électroniques créées pour ce spectacle, renforcent considérablement l’aspect esthétique d’un road-movie à la David Lynch. A l’allure parfois de deux rockers, les deux amants arrimés à leur micro sur pied, se donnent et s’adonnent à la douceur du verbe de Fabrice Melquiot. Ils susurrent ou déclament la passion amoureuse et son érotisme incandescent, tel un chant parlé. Les micros ont également pour fonction de magnifier les voix intérieures, de leurs donner l’amplification nécessaire afin de ne jamais porter la voix ou de forcer l’interprétation. Cette démarche artistique requiert une clarté et une technique irréprochable afin que chaque mot soit audible et compréhensible et ceci malgré la volubilité qu’exige parfois le texte. De façon variable et au gré des mots prononcés, la distance des lèvres au micro sollicite un ajustement constant afin qu’il n’y est jamais de saturation. Un travail minutieux qui est aux antipodes de l’improvisation. Car être au micro, c’est comme souffler sur une blessure. Les nappes sonores quant à elles sont discontinues et légèrement répétitives. C’est le rythme, la matrice du spectacle. Comme un fluide émotif, il dicte le tempo des sentiments de Lisbeth et Pietr. L’harmonie sonore entre les nappes et l’amplification des micros est fusion poétique.
BIOGRAPHIE
FABRICE MELQUIOT – AUTEUR
Fabrice Melquiot est écrivain, parolier, metteur en scène et performer. Il a publié une soixantaine de pièces de théâtre chez L’Arche Editeur et à l’école des Loisirs, des romans graphiques (La Joie de lire, Gallimard et L’Elan Vert) et des recueils de poésie (L’Arche et Le Castor Astral). Il a été auteur associé à plusieurs théâtres et compagnies : la Comédie de Reims, les Scènes du Jura, le Centre Dramatique National de Vire, le Théâtre du Centaure à Marseille, le Théâtre de la Ville à Paris, etc. Il a collaboré avec de nombreux.ses metteur.se.s en scène : Emmanuel Demarcy-Mota, Paul Desveaux, Roland Auzet, Arnaud Meunier, Pascale Daniel-Lacombe, Stanislas Nordey, Marion Lévy, Patrice Douchet, Ambra Senatore, Matthieu Roy, Matthieu Cruciani, Jean-Baptiste André, Joan Mompart, etc. Son travail a souvent été récompensé : Grand Prix Paul Gilson de la Communauté des radios publiques de langue française, prix SACD de la meilleure pièce radiophonique, prix Jean-Jacques Gauthier du Figaro, Prix Jeune Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre, deux prix du Syndicat National de la Critique : révélation théâtrale et meilleure création d’une pièce en langue française ; prix du Festival Primeurs de Sarrebruck, Deutscher Kindertheaterpreis, Prix Töpffer…
Ses textes sont traduits dans une douzaine de langues et régulièrement représentés.
MARIE DRUC
Diplômée de l’ESAD, elle se produit sur les scènes de Suisse romande, de France et de Belgique. Référence dans le théâtre romand, elle a notamment travaillé avec Jean Liermier, Valentin Rossier, Dominique Pitoiset, Michel Kacenelenbogen, Dominique Catton, Georges Guerreiro, Paul Desveaux ou avec la Cie Clair–Obscur (dont elle est co-fondatrice), sur des textes de Molière, Tchekhov, Lagarce, Shakespeare, Marivaux, Melquiot, Ndiaye, Albee, Beaumarchais et Supervielle.
LA PRESSE EN PARLE
» C’est un amour naissant, un coup de foudre. C’est un dialogue sensuel sur l’intensité de la vie. On les écoute, captivé par ce qui est dit. Par cette romance étonnante, bouleversante. »
“La mise en scène de Valentin Rossier fait ressortir du texte de Melquiot toute la poésie qui fait battre le cœur de son propos. Tous les mots sont habités. Ils forment un long poème dans lequel deux voix se répondent dans une mélodie proche du slam. […] Un moment magique, d’une théâtralité bouleversante.”
« Avec Lisbeth’s, c’est un récit fort à deux voix sur la passion amouresue et sa déréliction que nous livre Fabrice Melquiot et que Valentin Rossier a très intelligemment adapté. »
“En parfaite harmonie, les interprètes donnent libre corps à cette prose musicale, susurrent ou déclament la passion amouresue et son érotisme incandescent, tel un chant parlé.“
“Décidément, des choses épatantes adviennent invariablement à la Manufacture des Abbesses. Lisbeths parle de cette chose qui est l’amour et qui est aussi son mirage. La pièce est rock, blues et swing. [..] Chacun se confrontera à cette énigme, soutenu en cela par deux formidables comédiens. ”
« Un texte magnétique de Fabrice Melquiot. Un fulgurant spectacle qui plonge au delà du fantasme. C’est magnifique »
« Les hésitations, les non-dits et les silences gênés résonnent avec force et concourent à enjoliver cette belle histoire d’amour empreinte de passion et de sensualité. »
« C’est chaud, traversé de gore, dans ce jeu minimaliste et pourtant éloquent qui suggère plus qu’il ne dit et gagne d’autant plus en force. »
« Le texte de Fabrice Melquiot nous fait passer par tous les moments de la rencontre amoureuse, du désir fulgurant aux premières étreintes, des confidences à la dénégation, de l’admiration au rejet, de l’amour à l’envie de tuer l’autre. »
L’exercice de diction est remarquable, qui fait passer par la voix tous les sentiments et montre comment chacun reste prisonnier de son inconscient, lequel prend plaisir à entretenir in petto un tohu-bohu émotionnel.
HOLYBUZZ
« un duo tendre et émouvant, en même temps qu’ironique et sarcastique. Leur remarquable concentration accompagnée d’une musique qui monte, petit à petit, porte un texte sensible et déraisonnable qui est à la fois et jusqu’aux non-dits plein de miel et chargé de fiel. »
UBIQUITÉ CULTURE(S)
« Le choix artistique de la mise en scène et du jeu théâtral s’accroche à une technique impeccable. Dans un jeu d’une précision remarquable, chaque mot devient vivant, audible et porteur d’un sens qui laisse une place aux non-dits, infléchissant un tempo aux émotions et aux sentiments. »
LA SOURISCÈNE
» Ils forment aujourd’hui avec Marie Druc, dans Lisbeth’s, un duo tendre et émouvant, en même temps qu’ironique et sarcastique. Leur remarquable concentration accompagnée d’une musique qui monte, petit à petit, porte un texte sensible et déraisonnable qui est à la fois et jusqu’aux non-dits plein de miel et chargé de fiel. »
ARTCENA