Ma grand mère disait
- Eva Castro
- Judith Marvan
résumé
Un étendoir et la guerre d’Espagne, une grand-mère et un saumon, un banc comme une balance.
L’insolite et le poétique se rencontrent alors qu’une femme seule sur scène raconte des souvenirs, des événements, des mots qui ont marqué son enfance.
Ces récits et ces souvenirs sont ceux du poète Serge Pey, qui prête sa langue à la comédienne et metteuse en scène Eva Castro.
Ils sont des récits de liberté, de combat et de résistance; des récits d’une famille républicaine espagnole réfugiée en France. Ils sont également des récits du quotidien, de l’étrange parfois, des récits qui tissent un lien entre hier et aujourd’hui dans une langue qui nous étonne, qui nous réveille.
LA PRESSE EN PARLE
« Le choix et le montage opérés par Eva Castro témoignent d’une grande sensibilité. Elle laisse couler ces mots en cascade, des mots dont elle s’empare avec sensualité, laissant l’émotion jaillir au détour d’une phrase, d’un geste de la main, de quelques pas de danse. Un geste théâtral épuré, d’une force qui vous pénètre et ne vous lâche pas. »
« Peurs et rires se mêlent dans ce monologue sur une guerre civile qui ne semble soudain plus si lointaine. Maîtrise totale de l’interprétation ainsi que de la forme. »
« Un moment rare. La performance d’Eva Castro est époustouflante. Elle fait vivre les mots de Serge Pey. On peut même dire qu’elle les fait danser grâce à un travail sur le corps qui transporte le spectateur. La voix douce de la comédienne nous emporte dans l’Espagne de Franco et de son successeur, où les droits des êtres humains sont mis à mal .La réflexion sur la liberté et la résistance à l’oppression est poignante. Ce qui n’était qu’une page d’Histoire devient une réalité concrète grâce aux mots de Serge Pey et à sa passeuse inspirée. Si les mots, les images de Serge Pey sont sublimes, Eva Castro donne à voir un spectacle aussi exigeant que le livre dont il est tiré. Une pièce instructive qui ravira les spectateurs qui s’intéressent à l’essence de l’humanité, aux questions fondamentales mais aussi les amoureux du théâtre et de la poésie. Un des plus beaux spectacles que j’ai vu ces derniers temps. »
« Comme on dirait dans le cante jondo, il ne fait aucun doute qu’Eva Castro a le duende, et elle le transmet, captivant notre attention avec sa voix chaude et énergique, son regard et ses mains, son langage gestuel et ses pas de danse, transmettant une profonde émotion humaine »
note d’intention
Je me suis construite entre deux pays voisins, dans deux langues, dans deux cultures puisque j’ai commencé mes études à l’École Française de Séville, en Espagne, à l’âge de 4 ans.
D’un côté, j’avais de l’amour pour la langue française et la promesse qui m’accueillait chaque jour à l’école :«Liberté Égalité Fraternité».
De l’autre, l’Espagne, un pays sous la dictature de Franco et plus tard sous une monarchie parlementaire constitutionnelle toujours imprégnée de franquisme, m’effrayait.
Dès mon enfance, j’ai voulu vivre en France.
Dans « Ma grand-mère disait », je tisse un lien entre hier et aujourd’hui, entre mon enfance et les récits de Serge Pey, fils de républicain espagnol, avec l’espérance comme fil rouge.
Ces récits puisent leur force dans le fait historique de la guerre d’Espagne et l’exil des républicains espagnols, pour parler plus largement de liberté, de combat et de résistance.
Ce spectacle répond à un besoin, à un devoir de transmission. Je me fais passeuse et continue à travailler sur la mémoire et le présent.
Eva Castro.