Saccage
- Judith Bernard
- Judith Bernard / Pauline Christophe, Antoine Jouanolou / Jean Vocat, Marc Le Gall / David Nazarenko et Caroline Gay
résumé :
Appelons ça des enclaves : la fac de Vincennes hier, la ZAD de Notre-Dame-des-Landes aujourd’hui, mais aussi le Rojava, la clinique de La Borde, et puis telle « Cabane du peuple », près d’un rond-point… Dans ces poches d’air, l’avenir s’invente, à tâtons et sans garde-fous, jusqu’à ce que le pouvoir s’émeuve de leur inquiétante persistance. C’est alors qu’il procède au saccage. À coups de pelleteuses, de policiers et de blindés, il entreprend d’éradiquer ce qui n’osait qu’une chose : l’expérimentation d’une alternative.
Le spectacle explore ces enclaves qui ont en commun de déclarer la pluralité des mondes possibles : on y vit plus intensément qu’ailleurs, on s’y engueule beaucoup aussi – ces zones ne sont pas des utopies qui n’auraient que leur pureté à offrir à l’adversité qui les menace et qui, souvent, semble triompher d’elles. Mais peut-être ces aventures ne meurent-elles pas quand on croit les voir disparaître : elles passent, de mains en mains, de collectif en collectif, et se réinventent constamment, en dépit de la politique du saccage qui leur est opposée. Ce n’est pas seulement une leçon de persistance : c’est une promesse pour l’avenir.
LA PRESSE:
« Entre théâtre documentaire, fresque d’histoire contemporaine, ou réquisitoire contre l’ordre établi (…) ce patchwork généreux n’en est que plus étonnant. » L’Humanité
« Dans sa dernière création engagée, l’autrice Judith Bernard revient sur quelques expérimentations politiques (…) En mettant en scène les débats et interrogations de militants, la pièce fait du théâtre le lieu de la discussion politique et philosophique » La Croix
« Voici un moment de théâtre engagé et passionnant, assorti d’une analyse politique d’une rare acuité. Par les temps qui courent, comme il est bon d’avoir un espace dramaturgique permettant ce moment de recul sur notre histoire très récente ou notre contemporanéité.» De la cour au jardin
« Ce théâtre politique n’a rien de didactique et, pendant une heure vingt, on a le plaisir de partager les recherches et les propositions de Judith Bernard. Soigneusement écrit et mis et scène, Saccage, malgré un titre un rien défaitiste, est un hommage à celles et à ceux qui, encore et toujours, s’écartent de la norme pour inventer des voies nouvelles. Il faut les suivre…» Théâtre du blog
« Les comédiens sont époustouflants, passant d’une époque à l’autre sans se départir. Ils nous entrainent dans ces événements qui ont secoué la France et dont l’Etat s’est rendu coupable de saccage. (…) Ce spectacle hautement pédagogique ouvre un débat sur un Etat devenu de plus en plus clivant qui n’hésite jamais à provoquer des saccages.» Théâtre.com
« Un spectacle original et sincère qui montre avec enthousiasme les aspirations de toute une génération, en délivrant au passage une opiniâtre petite note d’espoir.» Froggy’s Delight
l’autrICE et METTEUSE en scène :
Judith Bernard
C’est en tant que responsable de l’atelier théâtre de l’Ecole Normale Supérieure qu’elle a signé ses premières mises en scène, notamment Peines d’amour perdues (Shakespeare), avant de poursuivre dans l’univers du théâtre universitaire à Lyon2 (deux sélections au festival Inter’Universitaire de Nanterre Amandiers). Dans le cadre de sa thèse d’études théâtrales, elle a assisté le travail des metteurs en scène Jean-Pierre Vincent et Philippe Vincent. En 2002, elle est de retour à Paris et fonde sa propre compagnie, ADA-Théâtre, exclusivement consacrée au théâtre contemporain. Elle met en scène Top Dogs, d’Urs Widmer, puis Cabaret Beau Joueur, dont elle est l’auteure. Elle assure la création de D’un retournement l’autre, de Frédéric Lordon, puis signe l’écriture et la mise en scène de Bienvenue dans l’angle Alpha, d’après Frédéric Lordon, et celles de Amargi, anti-tragédie de la dette. Saccage est sa dernière pièce, publiée chez Libertalia dans un volume intitulé Saccage et autres pièces, qui réunit ses trois dernières pièces : Bienvenue dans l’angle Alpha, Amargi et Saccage.
Parallèlement à cette activité théâtrale, elle est enseignante, et directrice de publication du site Hors-Série, qui produit et diffuse des entretiens filmés avec des intellectuels critiques.
Note d’intention de judith bernard :
L’un des enjeux principaux du spectacle consiste à rendre sensible, par la diversité des lieux, des temps et des formes de vies explorées, une expérience commune : celle de la vulnérabilité. Car le saccage est l’horizon permanent des formes de vie alternatives : sans se vouloir nécessairement subversives, elles se savent menacées et se déploient dans le constant tourment de lui survivre. Or, cette expérience-là, cette inquiétude, semblent infuser très au-delà des cercles des expérimentateurs ou des subversifs : du saccage possible, imminent, redouté ou avéré, chacun a l’intuition de plus en plus prégnante, car notre époque a rendu sa menace à peu près générale : chacun aujourd’hui perçoit la forme de son existence comme précaire.
les comédiens :
Pauline Christophe
Formée au Studio 34, dirigé par Philippe Brigaud, elle a fait ses débuts de comédienne tout en exerçant le métier de professeur des écoles. Après sa démission de l’Education Nationale en 2010, elle intègre une compagnie de théâtre de l’opprimé, la Cie N.A.J.E (Nous n’Abandonnerons Jamais l’Espoir), qu’elle quitte fin 2016, et intègre une nouvelle compagnie de théâtre de l’opprimée féministe, et joue dans son spectacle sur les violences sexuelles au travail, Silences complices ? Dans la même période, elle met en scène Toufan Manoutcheri dans Quand elle nous dansait.
En 2018, elle rejoint en tant que formatrice en éducation populaire l’association « Une Idée Dans la Tête », pour laquelle elle fait des formations pour les personnes en services civiques, sur des thèmes ayant trait à la citoyenneté, en utilisant aussi les outils du théâtre de l’opprimé. Depuis 2019, elle écrit un spectacle pour enfants, « Les Noëls de Mila », une commande du Musée de la Poste qui se jouera fin 2019 au musée de la Poste, et elle intègre la compagnie ADA-Théâtre dans la nouvelle création de Judith Bernard, Saccage.
Antoine Jouanolou
Après de nombreuses expériences dans le théâtre de rue à Bordeaux, il est crieur sur le marché de Bègles puis il « monte » à Paris en 2004. Formé au cours Florent, il intègre la compagnie Jolie Môme, troupe de théâtre basée à Saint-Denis. Il participe à la création d’une dizaine de spectacles en tant que comédien / musicien / auteur. Il quitte la compagnie Jolie Môme en mars 2016 et intègre la compagnie Ada-Théâtre pour la création d’Amargi ! Antitragédie de la dette. Il interprète le rôle principal dans le long-métrage de Pierre Zelner, Décapitalisation.
Jean Vocat
Formé en Suisse à l’Ecole de Théâtre de Martigny, il débarque à Paris en 1999 où il poursuit sa formation à l’Ecole Florent et aux cours Jean Darnel. De 2000 à 2004, il appartient au collectif d’artistes « KS », qui élabore des spectacles vidéo interactifs. Il y aura cent représentations en 2004 au Théâtre Déjazet (Paris). Il développe de multiples projets audiovisuels de formes et de registres variés en tant qu’auteur, dans lesquels il joue : des courts et longs-métrages pour la télévision ainsi que des programmes très courts pour internet. Parallèlement, il continue de jouer au théâtre dans Les Justes de Camus, mis en scène par Bertrand Roduit (Théâtre du Martholet – Suisse, 2007), Au Castor Laborieux d’Eugène Labiche mis en scène par Odile Huleux (Théâtre du Nord Ouest – Paris, Café de la Gare -Paris, et Festival d’Avignon 2012), Pour la vie ou presque… d’Agnès Chamak, mis en scène par Pascal Guignard (Comédie des Boulevards – Paris, et Théâtre du Gymnase – Paris, 2012 et 2013) ; Pique-nique en campagne de Fernando Arrabal, mis en scène par Sotha, Théâtre du Nord Ouest – Paris, Café de la Gare – Paris, 2015; Alexandre le Grand de Racine, mis en scène par Sotha, Café de la Gare et Festival d’Avignon (2016). Actuellement, Jean Vocat est en tournée avec Les îles désertes de Rebecca Stella et Avela Guilloux (créé au Théâtre Le Lucernaire en 2016 à Paris), ainsi qu’avec le seul-en-scène Un Bec – Antonio Ligabue de Mario Perrotta mis en scène par l’auteur (créé au théâtre du Raccot en Suisse en 2014, Avignon 2015-2018). Il rejoint la compagnie ADA-Théâtre pour Amargi ! et poursuit l’aventure avec Saccage.
Marc Le Gall
Né en 1969 à Rouen, il entre au Conservatoire de Rouen à l’âge de 17 ans et intègre le Théâtre Des 2 Rives à Rouen en 1997. Il a joué dans une trentaine de spectacles de théâtre. Il tourne notamment dans Le Goût des autres d’Agnès Jaoui. En parallèle il dessine pour l’univers du spectacle, des affiches, des flyers et pour la presse. Il s’installe à Paris en 2003 et devient élève à L’Ecole Internationale Jacques Lecoq ou il étudie les techniques du masque et du mouvement. Il participe à deux stages de chant avec Anna Prucnal et crée ses propres spectacles à partir de 2013, en autres « Ravel et ses sortilèges » et « Pan Pan Villerville » mélangeant chant, théâtre d’ombres et illustrations. En 2015, il tourne dans le film d’Abel et Gordon Paris, pieds nus et joue pour la quatrième fois dans un spectacle de Laurent Pelly pour l’Opéra National de Paris. Dans Saccage il interprète les personnages dévolus à l’Aîné, et notamment Jacques Lacan à Vincennes.
David Nazarenko
Il a suivi les ateliers de Christine Girard à Montreuil, sous l’influence de l’enseignement de Jacques Lecoq, dans lesquels il a largement exploré le clown. Il construit avec elle le rôle de Luc
dans une adaptation pour le théâtre du roman de Laurent Mauvignier Loin d’eux. Depuis sa rencontre avec Judith Bernard, en 2002, il est de tous les spectacles d’ADA-Théâtre : Top Dogs (2003), Cabaret Beau Joueur (2010), D’un Retournement l’autre (2012), Bienvenue dans l’Angle Alpha (2014) et Amargi. Dans Saccage il interprète les personnages dévolus au rôle de l’Aîné, et notamment Michel Foucault à Vincennes.
Caroline Gay
Caroline Gay se forme au Cours Florent avec Etienne Lefoulon notamment, puis avec Jean-Michel Rabeux ou encore Luis Jaime Cortez. Au théâtre, De Frédéric Fisbach à Clémence Weil et Matthieu Doze, de Penelope Lucbert à Angélique Friand et Florian Parra, elle navigue entre classiques, contemporains, cabaret, comédie musicale, théâtre d’objet et ligue d’improvisation française… Elle crée le spectacle Bi Les Addictions, piano, violoncelle et voix dont elle écrit les textes. Elle chante également dans le duo Les Vénéneuses – cabaret post -punk, et tourne dans de nombreuses fictions. Elle rejoint la compagnie ADA-Théâtre pour la création de Saccage.
Les variantes du 10/10 au 30/11.