Le Captif
- Olivier Sourisse
- Frédéric Fage
- Hugo Miard
Séquestré par ses parents, depuis son enfance, dans un espace réduit au strict minimum, ce n’est ni la folie ni un besoin de reconnaissance qui anime Le Captif, mais bel et bien le désir d’accéder à la maturité de l’esprit. Seule voie possible pour sa libération, ainsi que celle d’un certain Cléo-Clara, suscitant le questionnement de son genre. Le processus psychologique de survie est en marche. Tout élément susceptible d’aider le captif dans sa survie est assimilé, décodé. Le moindre échange avec l’extérieur est décrypté. Lentement mais sûrement, le captif se prépare à sa sortie…
L’auteur :
A 23 ans, Olivier SOURISSE passe un DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) section littéraire à l’Université de Nantes. En 1998, il crée le label de musique Lemon Shark Music Compagny sous lequel il crée la première webradio ayant signé un contrat avec la SACEM, Squaly FM. Il s’installe à Paris en 2011 et commence à écrire : Itinéraire d’une comédienne (pour Laetitia SLESCKA), les pièces Le poteau et Les rois Gobemarrons. Son scénario long-métrage Immersion mortelle est finaliste chez Diaphana (production cinématographique). En 2012, toujours pour le théâtre : Éva, Greenwood, Les tourmentés, Veau trinité et Iyoden. En 2013, les pièces Averse noire, L’attente, Les amants du Champ de mines, et Le captif. En 2014, La prophétie du silence, Les âmes furieuses, Sortis de terre et Cosmos paradise. Courant mai 2016, Stavanger est créée au studio Hébertot, puis jouée au Festival d’Avignon, à l’Arrache-Cœur. Le texte est édité aux Editions La Librairie du Spectacle.
Le metteur en scène :
Sur les planches dès l’âge de 8 ans, Frédéric FAGE est formé au conservatoire municipal de Paris VII, et devient à 16 ans le plus jeune élève du cours de théâtre Jean-Laurent COCHET. Interprète, metteur en scène, mais également professeur de théâtre et coach d’acteur, il voue une passion sans limite à la comédie. En 1989, il adapte et incarne Ruy Blas de Victor HUGO, avec l’aide de Monsieur Jean-Laurent COCHET. Il met en scène La barque sans pêcheur d’Alexandre CASONNA en 1997 et l’Apollon de Bellac de Jean Giraudoux en 1999. On retient également son travail sur Angels in America de Tony KUSHNER en 2002. Entre 2014 et 2015 il tient le rôle d’Herbert dans Le Cheval Bleu Se Promène Sur L’Horizon, Deux Fois de Philippe CASSAND. En 2016, il présente Les Créanciers, de STRINBERG au Festivall OFF d’Avignon, succès qui se poursuit sur une tournée nationale et internationale. Ses thèmes de prédilection sont l’individu, le désir et le hors-norme. Il n’hésite jamais à mélanger les genres et cherche dans chacun de ses projets à toucher le spectateur au travers d’une mise en scène reflétant la réalité de l’existence.
Le comédien :
Hugo Miard débute ses études par une année préparatoire aux pratiques cinématographiques à l’ESEC, et assiste trois ans au Cours Florent de Paris, de 2013 à 2016. Il a déjà travaillé sur 16 Ou Presque, de Tristant SEGULA et sur La Cage Dorée de Ruben ALVES. Il a tenu le rôle principal d’Hotel des Deux Mondes, d’Eric Emmanuel-Schmidt – pièce sur laquelle il travaillait également en tant qu’assistant du metteur en scène.
« À peine sorti de sa vingtaine, Hugo Miard est une révélation à part entière. Ce texte dense, captivant, intense d’Olivier Sourisse, déjà très remarqué avec Stavanger, créé l’année dernière pour le festival d’Avignon, puis joué à Paris, il le porte de bout en bout avec une agilité de l’intelligence et du corps si rare, qu’il est évident que l’on assiste à l’émergence d’un grand nom du théâtre. » ARTSDELASCENE.FR
Conception sonore :
Compositeur et designer sonore, régisseur son et lumière, Aymeric LEPAGE a suivi de nombreuses formations dans de design sonore et la réalisation multimédia ; il est notamment diplômé de l’INA en tant que « Technicien Supérieur d’Exploitation Son » et certifié Avid depuis 2016. Il travaille pour plusieurs studios de création sonore, mixage et post-production, dont DATAFONE RECORD depuis 2002,) DASSAULT SYSTEMES, LE CUBE ART 3000 (Formateur pour atelier sur le design sonore graphique) ou encore ATLANTIS TV (mixage TV « 50 minutes INSIDE » Amal Clooney Alamuddin). Sous contrat avec CAKE DESIGN AGENCY depuis 2014, il a réalisé des créations sonores pour Designer Days, Citroën et Colas-Bouygues. En octobre 2016 il conçoit des playlist pour RADIO NOVA. Aymeric LEPAGE a reçu le Prix Stratégies « Design Sonore » et le Grand Prix Stratégies.
Création lumière :
Après sa licence d’Études théâtrales à Paris III et sa formation à l’ISTS d’Avignon, Olivier Oudiou est assistant de Joël Hourbeigt et de Patrice Trottier sur les mises en scène d’Alain Françon, Jacques Lassalle, Olivier Py, Charles Tordjman, Pascal Rambert et Daniel Martin. Au théâtre, il est concepteur lumière pour de nombreux metteurs en scène dont Philippe LANTON, Cécile GARCIA-FOGEL, Fanny MENTRE…Il crée les lumières des spectacles de Julie Brochen depuis 1993 : La Cagnotte de Labiche et Delacour, Le Décaméron des femmes d’après Julia Voznesenskaya, Penthésilée de Kleist, Oncle Vania de Tchekhov, Le Cadavre vivant de Tolstoï, Je ris de me voir si belle ou Solos au pluriel (spectacle musical jeune public), Hanjo de Mishima. En 2005, il fonde avec John Arnold, Bruno Boulzaguet et Jocelyn Lagarrigue le collectif « Theodoros Group » avec lequel il crée Un ange en exil sur et d’après Rimbaud, Le Visage des poings, Norma Jeane d’après OATES, ainsi que Misérable Miracle d’après Michaux, spectacle de théâtre et musique sur une composition originale de Jean Christophe Feldhandler comme pour Ma vie de rêve(s) d’après Jung et 7 propos sur le 7ème Ange d’après FOUCAULT. Il travaille également pour des ballets, en France et à l’étranger (Ballets du Rhin à Strasbourg, Northern Ballet à LEEDS, Grand Ballet de Shangai).
Note d’intention :
Tout comme Le Captif, le spectateur sera plongé dans un espace spatio-temporel, sans commune mesure avec la réalité. Aucun repère. Le Captif dénutera dans la position du fœtus pour se réaliser, à la fin de la pièce, pleinement libre, sur le traitement d’un corps se dévellopant lentement vers la lumière. Des voix et des sons lui parviendront de l’extérieur mais avec une perception inhabituelle, relative à celle d’un bébé dans le ventre de sa mère. Aucun élément de décor. Uniquement le jeu de l’acteur et le texte puissant, parfois dérangeant d’Olivier Sourisse. Puisque Le Captif sera seul à œuvrer pour son émancipation, nécessaire à sa survie.
Une pièce basée sur des faits ayant existé et qui continuent malheureusement d’alimenter l’actualité…
Sa première jeunesse, il l’a passée enfermé dans un placard parce que sa mère voulait cacher cet « enfant du pêché ». D’abord dans la salle de bains de l’appartement où vivait sa mère avec son compagnon et leur fille, puis dans un réduit de 1,50 m sur 0,65 m, dont la seule source lumineuse provenait de la cuisine adjacente, à travers les interstices de la porte.
Afin d’éviter tout questionnement quant à l’absence du Captif, sa mère laissait entendre qu’il était élevé quelque part en Normandie, chez sa grand-mère. Si Le Captif recevra la visite de sa demi-soeur, Constance, qui derrière la porte, sera son unique contact humain – de rares visites qui s’achèveront inlassablement par cette perpétuelle question : » Quand tu seras grand, tu sortiras ? » -, aucun des nombreux invités des parents ne soupçonnera son existence.
Quant aux services sociaux, même lorsque Le Captif fut hospitalisé durant un mois à la suite de sa chute par la fenêtre de la salle bains, ils ne crurent pas utile d’enquêter. C’est qu’au moment où l’on incarcéra enfin la mère et le beau-père avant d’être condamnés à sept ans de prison que Le Captif ne sera plus Captif.
Cette pièce est sa dernière heure de captivité. Il ne sait pas encore si c’est un garçon ou une fille. Une heure, dans l’imaginaire d’un enfant « Captif » , avec les repères qu’une telle situation procure à un enfant au contact de personnes très peu fréquentables…
Un imaginaire qui ne s’arrête jamais, un bavardage ininterrompu. Pour survivre…
La presse:
Sous condition que l’on accepte d’être immergé dans ce monde souterrain en tout point de vue, mental et physique, la pièce aborde avec délicatesse la captivité d’un enfant séquestré par ses propres parents. Une plongée saisissante à l’envers, de l’abîme vers le zénith. Une incroyable découverte théâtrale! – AUBALCON.FR
Et si le Captif est une histoire dure, basée sur des faits réels, il ne faut pas s’y tromper: c’est avant tout une formidable partition d’espoir, sans complaisance aucune pour la grossièreté, si forte qu’elle nous libère nous-même de nos propres craintes quand à l’avenir de notre espèce à travers celui de nos enfants! – LA SEMAINE THÉÂTRALE
Un spectacle rude, d’une intimité intense, d’une véracité crue et d’une efficacité dramatique redoutable. Le combat de Cléo-Clara ou de Clara-Cléo pour exister est-il un combat contre lui-même ? Un combat pour survivre ? Un combat pour nous alerter ? Hugo Miard présente toutes les facettes de son personnage avec une incroyable justesse, le rendant crédible et émouvant. – SPECTATIF
Réclusion, asservissement, trouble identitaire: beaucoup de thèmes sont abordés dans ce court monologue… enchevêtrement de lignes de fuite portées avec limpidité par Hugo Miard, un acteur audacieux dont le corps à moitié nu s’offre aux regards comme un objet de sacrifice. Rivé à son lit de torture, il n’est jamais aussi pertinent que lorsqu’il quitte le registre de l’enfance pour entrer de plain-pied dans celui d’une souffrance pure, qui, elle, n’a pas d’âge. On est saisis pas l’ampleur du carnage dont il est le passeur. – TÉLÉRAMA SORTIR